Lecteur, c'est peut-être la haine que tu veux que j'invoque dans le commencement de cet ouvrage! Qui te dit que tu n'en renifleras pas, baigné dans d'innombrables voluptés, tant que tu voudras, avec tes narines orgueilleuses, larges et maigres, en te renversant de ventre, pareil à un requin, dans l'air beau et noir, comme si tu comprenais l'importance de cet acte et l'importance non moindre de ton appétit légitime, lentement et majestueusement, les rouges émanations? Je t'assure, elles réjouiront les deux trous informes de ton museau hideux, ô monstre, si toutefois tu t'appliques auparavant à respirer trois mille fois de suite la conscience maudite de l'Éternel! Tes narines, qui seront démesurément dilatées de contentement ineffable, d'extase immobile, ne demanderont pas quelque chose de meilleur à l'espace, devenu embaumé comme de parfums et d'encens; car, elles seront rassasiées d'un bonheur complet, comme les anges qui habitent dans la magnificence et la paix des agréables cieux.
-Compte de Lautémont
Reader, it is perhaps hatred that you would have me invoke at the outset of this work! Who told you that you wouldn't sniff it up, bathed in innumerable pleasures, as much as you could want, with your proud nostrils, wide and thin, upturning your belly, like a shark, in the beautiful black air, as if you understood the importance of this act and the equal importance of your legitimate appetite, slow and majestic, the red fluxes? I assure you, they will delight the two unformed holes of your hideous muzzle, O monster, if at first you always set yourself to inhale three thousand times the horrible awareness of the Eternal! Your nostrils, which will be limitlessly dilated with sublime contentment, with unmoving ecstasy, will ask nothing better of space, having become embalmed as with perfume and incense; for, they will be satisfied with a perfect happiness, like the angels who live in the magnificance and peace of the pleasant skies.
-Compte de Lautrémont
Word to the wise: Anton Chekhov
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